Stages syndicaux contre la confiscation du temps.

Les stages syndicaux sont des moments d’information mais aussi de réflexion et d’échanges entre pairs, hors de tout cadre hiérarchique.

Certaines thématiques peuvent paraître techniques ou ne concerner qu’un public limité (carrière, TZR, etc.) mais les sujets de fond comme la nature du service public d’éducation ou la pertinence d’une fonction publique sous statut sont toujours présents. Informant sur des droits qu’il est ainsi plus facile de défendre, ces stages donnent aussi l’occasion de réfléchir entre pairs et de débattre des questions centrales à partir d’éléments concrets de nos statuts et missions.

Pour d’autres thématiques, les chercheurs, chercheuses, formateurs, formatrices, associations de spécialistes, de mouvements pédagogiques avec lesquels travaille le SNES-FSU permettent d’éclairer, par des points de vue divers et complémentaires, les enjeux scientifiques, didactiques, pédagogiques et sociaux des programmes et des pratiques. Le discours institutionnel souvent monolithique sur ces sujets est donc questionné et des perspectives occultées peuvent être ouvertes.

Les stages qui, sous des titres variés, ont pour thématique le « métier » sont aussi l’occasion d’aborder entre professionnels les organisations du travail qui nient le travail réel et qui génèrent des empêchements de travailler. Distinguer finement ce qu’on fournit (travail réel) de ce qui est demandé (travail prescrit) est moins évident qu’on ne le croit. Trop souvent débordés, les professionnel-le-s ne parviennent pas forcément à parler des heures de travail, des trésors d’imagination, des choix difficiles, de la fatigue intense… qui se cachent derrière une tâche résumée en une ligne dans une instruction. Faire surgir ces faits permet de constituer ou reconstituer une solidarité entre ceux et celles qui font la même expérience du réel.

En croisant travaux de chercheurs et nos réalités professionnelles quotidiennes, les enjeux de la réappropriation du travail réel pour la santé comme pour qualité du service public apparaissent. Cela contribue à armer les collègues pour la reconnaissance du travail invisible. Les difficultés auxquelles sont confrontés les collègues localement, individuellement et même personnellement, apparaissent aussi pour ce qu’elles sont : des questions collectives, des questions de métiers. Sortir des professionnels de l’isolement, leur rendre évidente leur légitimité que l’institution leur conteste, sont d’autres résultats de ces stages qui ainsi participent à la réaffirmation de nos revendications.