Les collectifs métier

Depuis la fin d’une recherche-action menée entre 2000 et 2009 par un laboratoire de psychologie du travail du CNAM en partenariat avec le SNES-FSU, des militant·es ont poursuivi, dans plusieurs académies, l’animation de ce que nous appelons des collectifs métiers.
Ces collectifs rassemblent des pairs — des professionnel·les exerçant le même métier — qui se réunissent plusieurs fois par an, sur plusieurs années. Le secteur « métier » du syndicat dispose aujourd’hui d’un cadre et d’une méthodologie appuyés sur les fondement théoriques de la clinique de l’activité et inspirés de cette recherche-action.

Au sein de ces collectifs, les échanges portent sur le travail réel, à partir du travail effectivement réalisé et de ses traces concrètes.
Ils permettent aux participant·es :

• d’aborder des situations et des questions vives rencontrées dans leur activité quotidienne ;
• d’échanger à partir de la réalité du travail, plutôt qu’à partir des prescriptions institutionnelles ;
• de dépasser une approche individuelle ou culpabilisante des difficultés rencontrées ;
• d’identifier des problèmes de métier partagés, collectifs, malgré des contextes ou des pratiques variés.

Le cadre et la méthode protègent de tout jugement, de la hiérarchie, des expertises externes ou des discours généralistes. Ils garantissent la liberté de parole, la prise en compte du réel du travail, et rendent possible un débat collectif sur les prescriptions et leurs effets

Les participant·es redécouvrent ensemble la richesse et la complexité de leur activité, ainsi que leur créativité professionnelle face aux contraintes du réel. Ils et elles se reconnaissent mutuellement comme des professionnel·les à part entière, partagent des ressources et font émerger d’autres possibles dans le travail.
Ce faisant, ils et elles nourrissent le genre professionnel et contribuent à le maintenir vivant.

Pour le SNES-FSU, ces collectifs présentent un double intérêt : ils re-légitiment des professionnel·les fragilisé·es par le management et la perte d’autonomie ; ils contribuent à protéger la santé au travail, non seulement en exigeant que l’employeur assume ses responsabilités, mais aussi en donnant aux collectifs les moyens d’agir sur leur propre activité.

En somme, les collectifs métiers sont un outil syndical et professionnel essentiel : ils permettent de reprendre la main, de redonner du sens à nos métiers, et de construire collectivement les conditions d’un exercice plus juste, plus lucide et plus émancipé.