Quand, comment ?

Le cadre constitue un lieu clôt, protégé, qui permet la liberté de parole. Il est le lieu de la confiance réciproque, condition sine qua non de possibilité de re-travail, chacun pour son compte, de la part d’intime qui est au fondement de l’acte de travail.  Le respect du volontariat est une évidence. Le groupe constitué ne peut accepter aucune position hiérarchique ou d’expertise supérieure. On se rencontre quand on le décide en genéral trois fois dans l’année pour au moins une demi-journée.

Un cadre pour échanger

En outre, le cadre protège : on parle du métier, de ce qui est commun à tous, mais on n’a pas à s’exposer directement soi-même. Le cadre est là pour garantir que l’on travaille sur le métier. Le sujet n’est pas les personnes, les personnalités ou les discours sur le métier. C’est le métier qui est mis en partage, comme un medium entre les membres du collectif. Le cadre respecté empêche que les individus ne s’exposent.

Aucune instance, aucun regard surplombant, pas de jugement de valeur sur le travail fait. Il ne peut y avoir de « bonne parole », de « bonne pratique » ; « le dernier mot n’est jamais dit ». On dialogue sur « les façons de faire », « comment fait-on ? », mais non sur le « pourquoi fait-on cela ? » : il ne peut y avoir de justification de ses choix, de ses actes. L’échange doit porter sur le détail de ce que l’on fait quand on travaille, non sur des généralités, non plus que sur les élèves. Ce sont les gestes de métier qui sont l’objet du dialogue. Tous les participants doivent participer à l’échange, pour autant donner que recevoir. On doit conserver une certaine confidentialité : les paroles dites appartiennent à ceux qui les disent et au collectif qui les retravaille, condition pour qu’un climat de confiance puisse s’instaurer, libérant la parole.

Le cœur des échanges

Mais il ne s’agit pas de « parlote », de « discussion du café du commerce », d’un « discours tout fait sur »… Il s’agit de revenir sur le travail réel à partir du travail réalisé. Car le travail réalisé n’est que la partie émergée de l’iceberg, mais le reste, immergé, est invisible à ceux qui travaillent, car souvent devenu une routine. Il s’agit donc de le faire ressortir : pour cela, on va échanger à partir de « traces de l’activité réalisée » : des images, des enregistrements, un écrit… Dans la controverse régulée, ces traces vont remettre en jeu le travail, en paroles, le rejouer autrement, en l’adressant à d’autres, le faire revivre en le redéployant, dans ses recoins, ses ombres, ce qui a été oublié… De ce fait, on revient par exemple sur les actions qui auraient pu avoir lieu, mais qui ont été abandonnées en cours de route, ou bien on peut découvrir qu’on aurait pu faire autrement, que d’autres choix étaient possibles que ceux qui ont été faits ; que le contexte, les élèves, le moment, …. ont conduit à choisir de façon consciente ou inconsciente, une bifurcation imprévue dans son activité professionnelle.

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