Pour des métiers qui ont du sens

Cette rubrique a pour objectif de faire connaître les éléments historiques et théoriques du travail syndical sur le métier et sur les débouchés syndicaux que nous entendons y donner.

La « perte de sens des métiers » est une expression qui désormais revient régulièrement dans le langage de salarié-e-s et de fonctionnaires de secteurs de plus en plus nombreux.

Mais cette expression dit à la fois beaucoup et trop peu.

Le but de cet espace « pour des métiers qui ont du sens » est d’aider à la compréhension des phénomènes qui sont rassemblés derrière ces quelques mots.

Métier, travail, activité, sens, reconnaissance… sont des objets d’études de disciplines telles que la psychologie et la sociologie du travail. Leurs apports peuvent être utiles aux personnes prises au cœur de changements dont elles perçoivent peu les logiques et les mécanismes profonds, mais aussi et surtout utiles aux luttes collectives et syndicales.

Ce qui est désigné comme « perte de sens du métier » provoque d’abord l’incompréhension, des émotions négatives, des atteintes psychiques et des stratégies de sauvegarde individuelles qui elles-mêmes nourrissent trop souvent la résignation. Il nous revient donc d’aller vers la compréhension, la prise de conscience, la mobilisation et la lutte pour conserver et rendre le sens des métiers attaqués. Ce que nous tentons dans cet espace.

La dégradation des conditions de travail joue un rôle important dans les processus. Mais, le sens des métiers peut aussi être attaqué indépendamment des atteintes aux conditions de travail avec des conséquences pour les personnels et le service public. De même, la question de l’insuffisance des traitements est une priorité en matière de « reconnaissance », mais la revalorisation n’épuisera pas les questions contenues dans ce mot, par exemple la possibilité de se reconnaître professionnellement dans les tâches qu’on nous impose.

Le SNES-FSU entre 2000 et 2009 a mené un partenariat avec un laboratoire de psychologie du travail du CNAM dirigé par Yves Clot. L’objet en était la réalisation de deux séries de recherches-actions sur les métiers d’enseignant du secondaire, de CPE et de COPsy (Psy EN EDO). Démarche, méthodologie et rapports en seront présentés dans une rubrique spécifique. Mais indiquons déjà que les recherches-actions se sont conclues par la rédactions de rapports fournis qui ouvraient les boîtes noires de ces métiers, exploraient le travail invisible et l’activité réelle au quotidien. Jean-Luc Roger et Danielle Ruelland, deux des chercheurs du Laboratoire, identifiaient déjà « une crise de réalisation des métiers ».

L’origine même du partenariat, montre que le SNES-FSU, parmi les autres priorités de l’action syndicale, a maintenu une vigilance sur ces questions de métier qui lui confère une capacité d’analyse et d’action.

Au programme

Les trois catégories déjà disponibles dans cet espace seront régulièrement alimentées et seront aussi complétées par deux autres. L’une traitera du partenariat SNES-CNAM et mettra à disposition des contenus comme les rapports de recherche. L’autre abordera la question du nouveau management et des logiques économiques et idéologiques qui le fondent.

Un métier qui nous échappe ? rassemblera des articles et divers contenus qui aideront à faire le lien entre ce qui se passe dans l’Éducation et ce que des chercheurs ont étudié et étudient dans le monde du travail en général et d’autres milieux professionnels.

Le travail vivant rassemblera des articles qui traitent de nos métiers et du travail au quotidien, en particulier ce qui est invisible à partir de l’expérience de ceux qui œuvrent. Nous ne craindrons pas d’aborder ce qui peut être jugé comme du détail. Les pertes de sens sont en lien avec de nombreux gestes professionnels apparemment anodins empêchés.

Choisir et résister, débouché naturel des catégories précédentes, contiendra les pistes, les expériences et les exemples d’actions collectives de défense des métiers, du travail et des critères de qualités des professionnels de terrain.